Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Lun 31 Oct - 5:09
DÉSINTERNET
tout a une fin c'est le début le but
place nette nettoyée du net
la vie est ailleurs
FoSoBo 31 octobre 02:41
si on vous le demande, dites que
Patlotch est en abyme ici
traduction
décision prise de me consacrer uniquement à la poésie et à la poétique, incluant ma part de communisme, et à la vie matérielle créatrice. Le travail théorique que j'ai entrepris par ailleurs, quoi qu'il vaille, ne le fut pas pour être contemplé. Il peut être prolongé par d'autres, j'en ai donné tous les principes et la méthode. Bon courage à qui tentera l'aventure, je lui souhaite plus de bonheur que moi dans ses échanges
tout ce que j'ai fait n'engage que moi. De ceci seulement j'assume la responsabilité. Si l'avenir me donne raison, c'est qu'il n'aura pas eu besoin de moi, et pour ce que j'en conjecture d'essentiellement mauvais et sans issue heureuse, je préfère
concernant le communisme comme mouvement, j'ai renversé toutes les théories idéalistes de la révolution concernant l'art, j'ai renversé Debord, aboli l'artiste : Potlatch > Patlotch concernant la poésie, je renverserai Rimbaud arrêtant la poésie pour partir en Abyssinie, en la continuant en abyme ici
seule cette rubrique sera par conséquent, un certain temps, encore alimentée, incluant tout ce que j'aurais eu à dire dans les autres, et tant pis pour les allergiques à ma poétique de la totalité. Décision logique et conséquente : ce que j'ai théorisé, une critique poétique incluant la théorie communiste et celle de la révolution, je l'assume en le mettant en acte de langage : « contre toutes les poétisations, je dis qu'il y a un poème seulement si une forme de vie transforme une forme de langage, et si réciproquement une forme de langage transforme une forme de vie. » Henri Meschonnic en ouverture de ce sujet
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Ven 4 Nov - 16:23
théorie vs poésie
suite sans fin
c'est raté !
chose pas promise pas due, je n'ai pas cessé ça c'est sûr
c'est qu'il me fallait achever ce que j'ai entrepris là, le mettre à disposition bien conçu et clairement énoncé avec les mots pour le dire qui me sont arrivés
« Nous pensons que l’un des principes essentiels de l’art moderne, de la poésie, des arts figuratifs et du cinéma est de faire violence au quotidien, de détruire le quotidien »
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Ven 6 Jan - 16:45
mise à jour achevée
j'ai entrepris de construire mes poèmes de ce début d'année en une suite de 84 'sonkus', une forme de mon invention à 7 vers entre sonnet et haïku. 7 "jours" de 12 sonkus. Ça débute le dimanche 1er janvier 2017
Le premier jour - 1 ROMANTIR, 2 PÂLINAUDIE BLEUE, 3 ILYA, 4 DE TOUTE ABSENCE, 5 MERVEILLEMENT, 6 ÉCART, 7 VŒU PIEU, 8 ADENT, 9 LONG FEU, 10 LA BALEINE IVRE, 11 MORS AUX POÈTES, 12 UN AMOUR D'ILYA
Le deuxième jour - 13 Pour faire un poème radical, 14 LA FORÊT D'ILYA, 15 L'INSAISIE, 16 PALIMPSESTE, 17 AVE ILYA, 18 CRUELLE ILYA, 19 DÉSIR D'ILYA, 20 PRÉSENCE D'ILYA, 21 CONNAISSANCE D'ILYA, 22 LE CORPS D'ILYA, 23 BEAUTÉ D'ILYA, 24 LE POÈTE ÉPERDU
Le troisième jour - 25 PEUR D'ILYA, 26 TERRE D'ILYA, 27 FAMILIALE ILYA, 28 DÉNI D'ILYA, 29 SANG D'ILYA, 30 TOUT UN CHACUN, 31 SACRÉE ILYA, 32 RÊVE D'ILYA, 33 LA MOURRE D'ILYA, 34 LE SEXE D'ILYA, 35 LETTRE À ILYA, 36 EN ATTENDANT ILYA
Le quatrième jour - 37 PRISON D'ILYA, 38 SABLE D'ILYA, 39 INNOCENCE D'ILYA, 40 AFFRE DU POÈTE, 41 EXPULSION, 42 UNE LETTRE D'ILYA, 43 LE TOURNANT DES TOURMENTS, 44 LA COMÉDIE D'ILYA, 45 ALACRITÉ, 46 MORTS DE LA RUE, 47 PHILOSOPHIE, 48 L'ÉTERNITÉ
Le cinquième jour - 49 L'IMMORTALITÉ, 50 LA MISE À MORT, 51 LA TRAHISON D'ILYA, 52 UN POÈME RADICAL, 53 LE POÈTE À VÉLO, 54 COMPTE DE FAIT, 55 CRAPAUDES EN COMMUNE, 56 CIEL SEREIN, 57 L'INTÉRÊT, 58 TOUT LE MONDE CONNAÎT ILYA, 59 SOIR D'ILYA, 60 LES CHATS D'ILYA
Le sixième jour - 61 JOUR DE RELÂCHE, 62 DIALECTIQUE ILYA, 63 ILYA EST PARTOUT, 64 IRÉNIE, 65 EN VÉRITÉ, 66 LA POÉTIQUE DE L'AUTRUCHE, 67 UN TABOU T'ABUSE, 68 ANNÉE POÉTIQUE, 69 TRÈFLE À QUATRE FEUILLES, 70 LES QUATRE JEUDIS, 71 OBÉRATION, 72 INGÉRABLE ILYA
Le septième jour - 73 RÉBELLION D'ILYA, 74 IL Y A DES CONTRADICTIONS, 75 ILYA DÉSUNIE, 76 LE POÈTE EN CAMARADE, 77 L'ÉTAT ET LA RÉVOLUTION, 78 ILYA COMME À LA GUERRE, 79 LE PARTI DE LA RÉVOLUTION, 80 RETOUR À LA NORMALE, 81 UNE LETTRE ANONYME, 82 MES DÉS, 83 LA CLÉ DE VERS, 84 ÉPILOQUE À TERRE
notes poétiquesà propos de LE ROMAN D'ILYA, allégorie de la réalité
il y a dans toute la poésie, y compris ancienne, une grande présence de l'IL Y A, c'est-à-dire de la réalité, et la chose n'est pas dans le mot, pas plus que dans le jeu de mot avec mon personnage principal, ILYA. C'est du rapport à la réalité qu'il est question, qui est extraordinairement complexe et dialectique, et dont j'ai voulu rendre compte sans m'interdire la fiction romanesque, le baroque, le loufoque et le rocambolesque
j'ai pour la circonstance changé le titre POÈMES et POÉTIQUE de la TOTALITÉ en POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ
Jules Huret - C'est vous, maître, qui avez créé le mouvement nouveau ?
Malarmé - J'abomine les écoles, et tout ce qui y ressemble : je répugne à tout ce qui est professoral appliqué à la littérature qui, elle, au contraire, est tout à fait individuelle. Pour moi, le cas d'un poëte, en cette société qui ne lui permet pas de vivre, c'est le cas d'un homme qui s'isole pour sculpter son propre tombeau. Ce qui m'a donné l'attitude de chef d'école, c'est, d'abord, que je me suis toujours intéressé aux idées des jeunes gens ; c'est ensuite, sans doute, ma sincérité à reconnaître ce qu'il y avait de nouveau dans l'apport des derniers venus.
Car moi, au fond, je suis un solitaire, je crois que la poésie est faite pour le faste et les pompes suprêmes d'une société constutée où aurait sa place la gloire dont les gens semblent avoir perdu la notion. L'attitude du poëte dans une époque comme celle-ci, où il est en grève devant la société, est de mettre de côté tous les moyens viciés qui peuvent s'offrir à lui. Tout ce qu'on peut lui proposer est inférieur à sa conception et à son travail secret.
il y a, au fond, toutes proportions gardées devant ce génie, quelque chose de comparable chez moi, et de même pour la théorie quand elle prétend se faire en groupe, collectivement, ou être décrite selon des courants autour de certains théoriciens, dont ces courants n'épuisent jamais la pensée parce qu'ils la voient à travers le courant, "l'école" qu'elle a produite. Depuis qu'il y a des marxistes contre Marx, aucun des héritiers de Marx n'a échappé à cette captation/réduction, qu'elle soit positive ou négative
mais il faudra encore à beaucoup confondre production solitaire et solitude sans échange réel pour penser avec les autres, quand ce n'est pas avec individualisme ou narcissisme...
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Sam 7 Jan - 19:02
Verlaine par-dessus la jambe
j'ai entrepris de (re)lire Verlaine. Une chose me saute aux yeux, c'est le grand nombre de vers "sans queue ni tête", dans le sens que j'avais donné pour un projet écrit uniquement « de lettres sans jambage » : sans queue ni tête, un roman d'après
j'ajoutais « J'imagine qu'il en résultera un effet visuel autant qu'une harmonie sonore...», et j'avoue que je songeais pas alors à Verlaine, tel que j'y suis revenu le 15 décembre dans mes notes poétiques : poésie et musicalité, fluidité et rythmes, 6) à propos de la "musicalité" de Verlaine : fluidité, impair...
il y a bien sûr des consonnes à jambages qui ne détruisent pas la fluidité, telles que j, g(e) et b, d, (h), l et la voyelle y (il y a...), mais dans l'ensemble, il me semble qu'un lien peut être fait entre l'extrême fluidité des vers de Verlaine et cette caractéristique
Le Hollandais devenu gascon d’adoption, raconte son attachement au verbe, à la sensualité du français, à l’anglais que parlaient ses parents et surtout à l’arabe, sacré et poétique. Récit d’un chanteur qui a beaucoup "itinéré" à bord d’une péniche sur la Marne, au Maroc ou au Cambodge.
Dick Annegarn aux Francofolies de La Rochelle en 2014 Crédits : Xavier Leoty - Sipa
Par Matthieu Conquet. Réalisation : Vincent Decque. Avec la collaboration de Claire Poinsignon.
Dick Annegarn compositeur, auteur de Bruxelles, Mireille ou encore Vélo Va, nous dit pourquoi il a choisi la Maison de la poésie comme lieu de ces entretiens. L’occasion pour lui d’évoquer le rythme, Rimbaud, les beats, la poésie arabe, Pierre Seghers et surtout la poésie orale. Ce qui fait que les chansons traditionnelles, dont on a oublié les auteurs, sont parvenues à une perfection formelle à force de transmission, de corrections et du génie collectif.
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Mer 1 Mar - 9:28
QUAND TU SERAS BIEN VIEUX
Quand tu seras bien vieux, d'espoir, et sans modèle Assis au bord du gouffre, avisant, et filant Tes souvenirs rassis, le regard vigilant Porté sous l'horizon, effaré du bordel,
L'or d'un soleil touchant tes vers sans prix Nobel, Lors tu n'auras plus peur, las du rythme si lent, Du bruit blanc, des débris pestilents De l'immonde isthme ici débordant les poubelles,
Je serai ce fantôme errant au bord de l'eau, Parmi nos gens sur scène agités sans repos, Tu mettras sans foi lié le pied dans l'autre fleuve,
Sans regret ni remord, sans parole sans preuve, Vivant dès aujourd'hui sans attendre de main Que la tienne en vain même d'une geste humaine.
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Lun 6 Mar - 14:33
une passionnante conférence
Citation :
Aragon s’est beaucoup raconté, en prose et en vers ; il n’a cessé d’appliquer avec virtuosité le principe du "mentir-vrai" à sa vie riche déjà de tant d’énigmes et de paradoxes : enfant illégitime à qui le secret de ses origines fut longtemps caché ; antimilitariste décoré de la Grande Guerre puis médaillé de la Résistance ; dandy dadaïste devenu militant discipliné du parti de Staline et de Thorez ; poète surréaliste converti au réalisme socialiste ; homme à femmes métamorphosé en chantre de l’amour conjugal, avant de découvrir sur le tard le goût des garçons... Tous ces personnages différents n’en font qu’un seul dont l’itinéraire littéraire, intellectuel et politique transcrit le génie et le chaos du siècle.
Une conférence enregistrée en 2016.
Philippe Forest, professeur de littérature à l'Université de Nantes, écrivain et co-rédacteur en chef de la NRF des éditions Gallimard.
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Mer 8 Mar - 17:24
TONTON COUSCOUS
à Njie
Le monde est devenu plus petit que tes rêves, n'attends plus rien que de toi-même aimer et passionner les autres de tes mets faits et de tes méfaits, d'être en effet en grève
Devant la société, et de l'être sans trêve avant les pieds devant sur le métier qu'on met les mots en vers et à l'envers de Mallarmé dans le plat du réel et que le cœur en crève.
Longtemps tu es venu chez 'Tonton', maintenant c'est toi l'oncle du temps, mais à jamais à perte de vue, de palabre et sang noir, de vue offerte
À tes yeux comme un plat de 'suggestions créoles' glissant du ventre au cœur et du corps à l'esprit des choses, de la chose à la cause, sans prix
Montreuil, 8 mars 2017, 14:20
sonnet 393
écrit du "Café Gabriel" face au cimetière de Montreuil sous le Parc des Beaumonts. C'est un restau que j'ai fréquenté trente ans, du temps de 'Tonton Couscous', un berbère accueillant que je découvre aujourd'hui 'franco-antillais'... Njie est la serveuse, sénégalaise de loin-sur-Marne (2 heures de trajets AR...). Références et allusions, dans l'ordre, à John Keats, Mallarmé Divagations 1891, Arthur Rimbaud, Aragon, Marcel Proust, Louis Guilloux, Édouard Glissant...
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Mar 14 Mar - 8:31
écriture en cours
À L'INFINI BORD D'ELLE
1 12 mars
De prime abord s'agit, lui d'un gringue à la belle inconnue, un soir de vieilles lunes, nuée de libellules au bord d'une rivière aux lampions des lucioles, son pied dulçaquicole épris de charme en doute halluciné d'un champignon sur rut à bagatelles.
Elle flottait sur un lit d'algues mauves, languissante glissant de son épaule fauve une bretelle sur un sein de sirène d'alarme à l'œil d'amante verte et sans vertu, fidèle et infidèle à lurelure à son allure, impure perte
du jour au rouge doux, d'où ce gris perle ému de turgescence prolongée d'un songe originel irréfuté, de nul mensonge issu, ni d'aucune promesse, ni d'yeux n'y mettre la main au feu d'une déesse inconsolée de l'abandon des dieux pour une fesse
ailleurs plus facile à soumettre, soubrette à soulever ses jupes au premier beau qui passe, face au ciel, mon mari dans la lune ! Un cosmonaute à poil a sauté la grande ourse et personne, je dis bien personne, n’en a rien écrit, que fait la police des mœurs interplanétaires ? Que fait tweeter ? Que fait Harry Potter ?
Puis elle partit en voyage, dans l'île aux chiens sauvages, et je restais à mordre la poussière d'étoiles indignées par la pollution lumineuse. Je rêvais sur la toile à régner en maître-étalon de ses rêves, et elle sur la plage au soleil vrai, loin des migraines d'un métier
tout en noir et blanc, sans nuance de gris. La nuit, toutes les chattes ont des couleurs, moi comme un con je les reconnais à l'odeur qu'elles font en partant, bonheurs inscrits dans le décor des corps éperdus de doux leurres,
corps séparés dans la douleur d'aimer encore l'absente du bouquet et pourtant à cueillir à tout âge plus fort du naufrage des cœurs, quand il font vainement la queue pour un sourire, un dernier verre, un jamais lassé jamais là,
enlacés de nos souvenirs d'un futur outre feu d'artifices, des maléfices dénoués, des sortilèges allégés de galéjades sans parpelèges, indigènes parfaits du monde après les faux semblants, surpris dans la soudaineté des êtres
sans avoirs, que leurs désirs de vivre et de vibrer ensemble en polysons au bord de l'aube libre et dans le don paisible des plaisirs livrés à l'infini de l'impossible en cible, de l'improbable en diable, de l'impro mise en geste d'un dé-but
sans fin.
2 13 mars
Entre l'aube et l'aurore un aujourd'hui l'augure, cet alphabet du jour qui vient, virgule, de la nuit, point. L'heure du merle à l'orée de l'ennui que ma chatte lui nuise ou que mon chat l'heureux lui coupe le sifflet. Tous les goûts sont dans la nature,
les mauvais font littérature et les bons sentiments ne mangent pas de pain, le reste est nourriture céleste, dit le greffier de mes boniments, si leste en griffe et fier de sa plumée pâture qu'il laisse son pâté indigeste à minette,
elle est dégriffée. Je suis épaté, mais laminé : il faut absolument être à la mode, la poésie est d'un effet miné par la saison d'enfer et la raison d'en faire une ode à rien, un chant de ruine, un silence de mots.
Le merle est mort, donc, et la cerise en deuil, tout le monde s'en moque comme du mot cœur quand la fausse commune est pleine des rancœurs du temps passé de modes à trépas, très bas, stressé, pressé, lassé, là serré cérébral
et c'est sans bras que l'on s'embrasse Folleville, fous dans les villes embrasées où l'on se baise en bulle et que l'on déambule en débiles dérives des rives d'airain au débord de terrains vaguement éreinté.
Blaise Cendrars baise sans bras, son dard est sans drapeau dans de beaux draps, chapeau bas
Debord est raviné, c'est les rats vains de son vin pieux, la dérive des vieux incontinents pissant sur son tombeau
C'est au bord de tes reins que tout va commencer, je suis tombé par terre, c'est la faute à tes yeux d'amande abandonnée, damnant l'amant spécieux, Ô précieuse où vice est versé, berçant verset que Satan nique sans queue ni quête que percer
ton âme, mon âme.
J'ai vu d'entre les mots ressusciter cette âme en robe de soie, toi sans visage, sans visa revenue parmi fleurs de mille ans, du Vietnam ? Vénus au lotus rouge, émotif, à motif inconnu. Sans prise de Têt aller de femme
en tête, battre fête au village du verbe, le faire chair, plus cher encore en corps hanté, entêtant à tenter le diable et fou chanter enfin, à tue-tête et sans char, l'été, qu'ailleurs l'herbe évertue, que charité ordonne le vertige ! Vertige du printemps, Ô ma saison d'aurore, Que la raison s'endorme et vienne l'oraison Jaculatoire eau vive, Ô ma fontaine d'or Où rime à diapason la secrète liaison Du verbe et de la chair, des âmes et des corps.
Ainsi parle un poète à son cheval (d'arçons) d'un vers au trot classique et d'un ton trop antique il fait de pets son troc, et de toc romantique en tics, des trous dans son froc, le pauvre garçon. Ah là là, l'alalie, lalalère ou chanson ?
La rime a des ratés, c'est la moto des mots / tôt vermoulus, des vers moulés comme un boudin, bout d'un crime de sens, partouze non par un / mafieuse de mon culte ! Assis, merde à vos bancs ! Méfiance de mes fientes / blanches larmes de l'âme
FoSoBo 13 mars 2017 19:15
[à suivre, avec modération]
quelques mots rares, et autres allusions : dulçaquicole : qui vit dans l’eau douce lurelure : au hasard, sans intention précise parpeléger : battre des paupières convulsivement, par tics ou nervosité fleur de mille ans : œillet d'Inde, une des six fleurs les plus en vue du Têt, fête du Nouvel An vietnamien, qui marque également l’arrivée du printemps, son nom signifiant « fête de la Première Aurore » allalie : impossibilité de parler
Dernière édition par Admin le Mar 14 Mar - 20:16, édité 1 fois
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Mar 14 Mar - 10:25
parenthèse de technique poétique du vers au verset, polyrythmie/polymétrie, la poésie est audio-visuelle...
pratiquer intensément permet de bousculer la forme, la forme-contenu. Ainsi des vers polymétriques et polyrythmiques dont j'ai parlé comme inspirés par le jazz, notamment Thelonious Monk, Sonny Rollins, Elvin Jones, etc. Adopter pour le vers (le retour à la ligne) une métrique de base (l'équivalent de la mesure en musique, avec ses barres, à 4/4, 9/8, 12/8...), plus haut autour de l'alexandrin, n'empêche d'y insérer, à l'intérieur ou par enjambement, d'autres métriques, voire de créer des vers enjambés, à cheval sur deux ou trois. Dans l'alexandrin de base s'insinuent toutes les métriques plus courtes, 3, 4... 8, 9...11, mais il peut s'allonger vers 13, 14... 15, 16, 17... c'est-à-dire devenir verset, avec des possibilités démultipliées, paires ou impaires ou les deux
exemple d'une autre présentation de deux quatrains en "~alexandrins", plus haut :
J'ai vu d'entre les mots ressusciter cette âme en robe de soie, 17 toi sans visage, 4 sans visa revenue parmi fleurs de mille ans, 12 du Vietnam ? 3 Vénus au lotus rouge, émotif, à motif inconnu. 15 (comme un alexandrin brisé par 3 syllabes à la césure)
Sans prise de Têt aller de femme en tête, 11 (5 + 6) battre fête au village du verbe, 9 (3x3 valse ternaire jazz) le faire chair, plus cher encore en corps hanté, 12 entêtant à tenter le diable et fou chanter enfin, 14 (8+6) à tue-tête et sans char, l'été, qu'ailleurs l'herbe évertue, 14 (alexandrin brisé par 2 syllabes à la césure) que charité ordonne le vertige ! 10
cette possibilité n'existe pas avec l'alexandrin classique (d'avant Hugo voire Racine), que j'ai moqué :
Vertige du printemps, Ô ma saison d'aurore, que la raison s'endorme et vienne l'oraison ...
quel intérêt ?
1) on retrouve celui du "vers libre", qui grosso modo fait des vers syntaxiques, sans métrique régulière et sans rime, parfois sans enjambement, mais on y ré-introduit toutes les formes de la poésie antérieure, par les assonances qui font rimes intérieures, donc double découpage polymétrique/polyrythmique*
* - la polymétrie, ce sont des vers de longueurs différentes, en musique des mesures composées de mesures simples successives ou alternées - la polyrythmie, c'est la superposition, concomitante, de plusieurs mesures : 3 pour 4, 4 pour 3, 7 pour 4, etc. Un musicien soutient un rythme, un autre un autre rythme. Parfois le même si l'instrument est polyphonique (piano, batterie...) le principe est systématique en musique africaine, par exemple un ensemble de djembés/doundoun en Afrique de l'Ouest - la polymétrie polyrythmique, en poésie, suppose à la fois l'écrit (le visuel par la mise en page), et l'oral (le sonore par la diction, serait-elle intérieure), puisqu'il n'y a qu'une voix : la poésie est audio-visuelle
2) à partir de 14 syllabes, un alexandrin allongé, on passe au verset de 15, 16, 17... et l'on comprend pourquoi Aragon l'adopte, notamment dans Le Fou d'Elsa et le recueil Les poètes : le besoin émerge de "vers" plus longs pour faire ressortir la polymétrique, sinon la polyrythmie. Pour avoir les deux ensemble, il fallait pour moi l'influence du jazz...
tout cela est essentiellement à rebours de la poésie française de la seconde moitié du 20è siècle, poésie conceptualiste et philosophante, le plus souvent peu soucieuse des sons et rythmes. Quant à la poéticaille actuelle (qu'on trouve sur les sites internet de poésie, voire chez les poètes de tweeter), on se demande pourquoi certains l'écrivent en vers et sans rime ni, apparemment, de raison pour aller à la ligne, sinon pour que ça fasse poésie (à preuve, ce sont des vers)
autrefois on avait le poème mirliton, avec ses bouts rimés (la poésie selon la RATP), aujourd'hui, on a même enlevé les bouts
en abandonnant le travail sur les sons/sens et rythmes pris ensemble, on oublie que la poésie, en tant qu'art et comme tout art, repose sur la forme-contenu, la forme comme contenu
XI SANS PHARE NI TROMPE-ÊTRE, Livre de l'équivoque XI 3 LIVRE DE CONTES 1er avril au 1er octobre 2012 XI 2 QUI TRAVAILLE LA TERRE LUI APPARTIENT février 2012 XI 1 MABOUL ISIDORE, roman-feuilleton février 2012
X MO SOUS LA PEAU, Livre de la présence X 5 TEMPS BASCULÉS 1er janvier - 1er avril 2012 X 4 CRISE EN VERS, du 22 juillet au 31 décembre 2011 X 3 THE DAYS BEFORE April 1 2012 X 2 VOL LIBRE, à partir 1er avril 2009 X 1 TADAÏMA ! mars 2005 - avril 2009
IX AS TIME GOES BY, Livre de l'absence LIVREDEL VII & IX : des feintes fins des faims IX5 AGIAUS, ou LA MUSE À MORT, 18 juin 2009 - 1er avril 2010 IX4 THE DAYS AFTER, juin 2008 à ... IX3 VOL QUAND ? juin à septembre 2008 IX2 PRINCIPES DE RÉALITÉ, septembre 2007 à septembre 2008 IX1 SOUFFLE AU COEUR, août 2007 à novembre 2008
VIII TRANS'IT, Livre du retour VIII14 À TOUTES FAIMS, août à novembre 2006 VIII13 MES DÉ-BUTS, janvier à juin 2006 VIII12 LOB ET GAIEMENT, décembre 2005 VIII11 DE VERS GONDÉ, octobre et novembre 2005 VIII10 T'AIRE D'ACCUEIL, août-septembre 2005 VIII9 NO SIGRE, mai-juin 2005 VIII8 VOYAGE AU BOUT DE LA POUASIE, avril-mai 2005 VIII7 CHANTIRE, avril 2005 VIII6 SÉRIE BÉE, mars 2005 VIII5 SORTIE DES CLASSES, février 2005 VIII4 REBOURS A LA CASSE DES PARTS, janvier 2005 VIII3 PAROLES DU RER A, oct-déc. 2004 VIII2 ENTRE NOUS sept. 2004 VIII1 POESIE POUR LE FAIRE, 2003-2004
LIVREDEL, I-VII poème-roman, 1er avril 1988 - 1er avril 1991 I LIVRE DE LA QUOTIDIENNE II LIVRE DE CATHERINE III LIVRE SANS NOM IV LIVRE DE CORYA V LIVRE DE L'AUTRE VI LIVRE EN GUERRE VII LIVRE DES FAIMS LIVREDEL VII & IX : des feintes fins des faims LIEUX ET LIENS DÉLIVRÉS ET DÉLIÉS
CHANSONS, 1980-85
POÈMES 60-70 REGROUPEMENTS THÉMATIQUES
TRAVAILLER POÈME, 1983-2012
HAÏKU, TENKA, SENRYU... formes japonaises ou dérivées
Sujet: Re: POÈMES et POÉTIQUE de la RÉALITÉ Mar 14 Mar - 23:27
il y a diverses circonstances de la poésie, comme disait Reverdy, à commencer par toutes celles de la vie du poète, des situations dans lesquelles il s'est trouvé de près ou de loin dans la vie réelle, ou qu'il a fabriquées sur mesure, comme la plupart des écrivains
il en ressort que les poèmes sont toujours écrit à, par, ou pour quelqu'un, et quand il n'y a personne le poète s'écrit à lui-même depuis son rapport aux autres, ou au monde, cad aux choses, aux choses de la vie. Tout un chacun écrivant est son premier lecteur, c'est la dialectique lire/écrire bien connue (encore que certains écrivent si mal qu'on comprend d'abord qu'ils lisent mal)
concernant À L'INFINI BORD D'ELLE, je l'écris par et peut-être à ou pour quelqu'un, que je connais fort peu, et qui se trouve donc à mi chemin entre la muse imaginée et la muse réelle, réelle parce que sans elle je ne l'aurais pas écrit, imaginée parce que je la connais à peine mieux que j'en écris
la suite de ce poème est donc suspendue au rapport que j'entretiens avec cette personne. Mais la poésie écrite de la façon la plus intime, même si elle a des clefs secrètes, doit pouvoir être lue par quiconque a été placé dans des circonstances comparables. C'est évidemment le cas de toute la grande poésie d'amour
À L'INFINI BORD D'ELLE est donc un poème à suspens, qui ne peut être livré qu'en feuilletons, entre la vie et l'écriture